Arsenic et vieilles dentelles (Arsenic and old lace)
Un film de Frank Capra
D’après la pièce de Joseph Kesselring
Avec Cary Grant, Josephine Hull, Jean Adair, Raymond Massey, Peter Lorre, Priscilla Lane, John Alexander…
Ce film de Frank Capra est un classique de la comédie américaine des années 40. Adapté de la pièce de Kesselring, il a été remarquablement mis en scène par le cinéaste, qui n’a pas perdu la vigueur de la pièce, ces claquements de portes et situations ubuesques qui en font le charme.
Arsenic et vieilles dentelles raconte l’histoire de Mortimer, qui va bientôt se marier avec la jolie Elaine. Il passe rendre visite à ses tantes qui habitent à Brooklyn. Et là, surprise, il découvre que les deux sœurs ont pour activité de tuer les pauvres vieux hommes seuls qui viennent habiter chez elles. Et ceci pour allécher leurs souffrances, qu’ils soient malades ou simplement en fin de vie.
Mortimer, surpris et choqué ne sait pas quoi faire. D’autant que son oncle Teddy, qui se prend pour Roosevelt joue du clairon à tout va, ce qui attire la police. Mais bientôt, c’est le propre frère de Mortimer, Jonathan, criminel en fuite, qui réapparaît avec un docteur inquiétant, un visage à la Boris Karloff et un cadavre à cacher.
Tout ce petit monde va s’agiter, se confronter, se battre et essayer d’éviter la police.
Capra utilise la maison des vieilles tantes comme lieu principal de l’intrigue, ce qui lui laisse beaucoup de champ pour se jouer des contraintes de la pièce, et donc du scénario, tout en s’affranchissant de quelques unes de ces mêmes contraintes et jouer avec les décors extérieurs (le cimetière, la rue).
On retrouve toute la vigueur des comédies de Capra, avec une action sans cesse en mouvement, sans temps mort, où le héros principal (ici Cary Grant, parfait) se retrouve confronté à une situation qui le dépasse complètement.
Un délice de comédie, avec des comédiens excellents : John Alexander, en illuminé se prenant pour Roosevelt, reprenant son fameux tic de langage « Bully » ; Josephine Hull et Jean Adair, parfaites tantes qui aiment autant le crochet que l’euthanasie ; Raymond Massey, effrayant en tueur sans pitié, sadique et donc Cary Grant, le futur marié, complètement dépassé par la frénésie qui l’entoure et qui essaye de sauver toutes les situations, ce qui est une gageure.
Il émane de ce film le parfum des films américains des années 30/40/50, ces comédies douces-amères, à l’humour cinglant, qui sont les précurseurs des sitcoms des années 80/90/2000, qui avec un cadre relativement simple faisaient des comédies imaginatives, drôles et très bien réalisées.
A voir absolument !
Arnaud Meunier
17/09/2005